Barbara
MERCREDI, l’Agence de protection de l’environnement prévoit d’annoncer de strictes nouvelles normes d’émissions de gaz d’échappement conçues pour forcer efficacement l’industrie automobile à éliminer progressivement la vente de voitures à essence. Il s’agit d’une mesure ambitieuse – et risquée – de l’administration Biden visant à consolider ses objectifs climatiques en stimulant la vente de véhicules électriques tout en mettant fin à l’ère du moteur à combustion interne (MCI). Mais cela ne sera pas aussi facile que d’interdire la vente de voitures à essence ou de mandater que les entreprises ne vendent que des véhicules avec des chaînes cinématiques électriques. Les nouvelles règles de l’EPA fixeraient plutôt une limite d’émissions sur le nombre total de nouvelles voitures vendues chaque année par chaque constructeur automobile. Cette limite garantirait essentiellement que les deux tiers des véhicules qu’ils vendent aux États-Unis d’ici 2032 seraient des VE, selon un rapport du New York Times. Les détails complets devraient être publiés mercredi. L’effort pour faire de cela une réalité sera absolument énorme. Les constructeurs automobiles se sont déjà engagés sur la voie d’une vente accrue de VE, mais les véhicules rechargeables ne représentent encore qu’une infime fraction du marché automobile américain dans son ensemble. Les faire passer du niveau actuel, soit environ 7 % des ventes de voitures neuves, à celui que l’administration Biden souhaite, soit environ 68 % de toutes les ventes de voitures, sera quelque chose d’inédit dans l’histoire des 150 dernières années de l’industrie automobile.
EVOLUTION INCITÉE PAR LA CALIFORNIE
Il n’y a rien d’étonnant à tout cela, selon Chris Harto, analyste principal des politiques de transport et d’énergie chez Consumer Reports, ni pour les décideurs politiques ni pour les constructeurs automobiles. L’EPA a signalé depuis un certain temps que ces nouvelles normes seraient annoncées ce printemps et sont plus ou moins conformes aux objectifs climatiques de Biden. Peu après sa prise de fonction, le président a signé un décret décrivant sa vision d’une moitié de toutes les ventes de voitures neuves sans émissions d’échappement d’ici 2030. Quant à la façon dont ce changement sera chaotique, cela dépendra en grande partie de la manière dont l’industrie automobile réagira, a déclaré Harto. “Les transitions technologiques ont tendance à devenir chaotiques lorsque les entreprises ne répondent pas efficacement aux changements rapides de la demande des consommateurs”, a-t-il déclaré dans un email. “Les constructeurs automobiles qui répondent le plus rapidement aux changements de la demande des consommateurs seront les plus réussis, et ceux qui ne le feront pas risquent de se retrouver rapidement à la traîne.” Et bien sûr, nous devons remercier la Californie pour ce nouveau cours d’action. L’année dernière, le California Air Resources Board a émis de nouvelles règles qui ont été d’abord adoptées par le gouverneur Gavin Newsom en 2020, qui exigeraient que 100 % des nouvelles voitures vendues dans l’État soient exemptes d’émissions de carbone d’ici 2035. La Californie est le plus grand marché automobile aux États-Unis et l’un des plus grands au monde, et les règles d’émissions adoptées par l’État ont tendance à se répercuter sur le reste du pays.
UNE ÉNORME TRANSFORMATION
Bien entendu, le but de l’EPA va bien au-delà de satisfaire l’industrie automobile quant aux nouvelles règles qui seront déployées. Les transports sont une source majeure d’émissions de carbone, et une grande partie de celles-ci résulte de la pollution des gaz d’échappement. La crise climatique ne se soucie pas de savoir si le marché automobile est prêt ou non. L’avenir est en train de s’écrire maintenant et, pour les véhicules à MCI, leurs jours sont comptés.
