Le prix Nobel de médecine et de physiologie a été attribué, lundi 3 octobre, au Suédois Svante Pääbo, 67 ans, pour le séquençage du génome de l’homme de Néandertal et son rôle dans l’émergence de la paléogénomique.
« En révélant les différences génétiques qui distinguent tous les humains vivants des hominidés disparus, ses découvertes ont donné la base à l’exploration de ce qui fait de nous, humains, des êtres aussi uniques », a salué le jury.
« Les différences génétiques entre Homo sapiens et nos plus proches parents aujourd’hui éteints étaient inconnues jusqu’à ce qu’ils soient identifiés grâce aux travaux de Pääbo », a ajouté le comité Nobel dans sa décision.
Impact physiologique
Svante Pääbo, dont le père, Sune Bergström, avait également reçu le Nobel de médecine en 1982, a découvert qu’un transfert de gènes avait eu lieu entre ces homininés aujourd’hui disparus et l’Homo sapiens. Ce flux ancien de gènes vers l’homme d’aujourd’hui a un impact physiologique, par exemple en affectant la façon dont notre système immunitaire réagit aux infections.
Le millésime se poursuit à Stockholm mardi avec la physique, puis mercredi la chimie, avant le très attendu prix de littérature jeudi et de la paix vendredi, seule récompense décernée à Oslo. Le plus récent prix d’économie clora le millésime lundi.
Avec ce 113e Nobel de médecine, ils sont désormais 226 individus à s’être vu décerner le prix de physiologie ou de médecine depuis sa création. Parmi eux, douze femmes. Aucune organisation n’a jamais été récompensée, ce qu’interdisent les règles de l’Institut Karolinska, qui décerne le prix.
Peu de femmes
Le prix Nobel de médecine, qui s’accompagne d’une récompense de 10 millions de couronnes (environ 920 000 euros), avait été décerné l’année dernière aux Américains Ardem Patapoutian et David Julius pour leur découverte sur la façon dont le système nerveux transmet la température et le toucher.
Des chercheurs américains ou domiciliés aux Etats-Unis, de sexe masculin, dominent encore largement les Nobel scientifiques ces dernières décennies, malgré les efforts des jurys pour sacrer davantage de femmes. Le millésime 2021 des Nobel n’avait pas dérogé à la règle, avec douze lauréats et une seule lauréate. Tous les prix scientifiques avaient été attribués à des hommes.