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à l’Ecole Du Breuil, des surdiplômés bifurquent vers l’agriculture


La communication digitale en agence, c’est terminé pour Elise Sanceaume. La Parisienne de 34 ans, diplômée d’une école d’art et d’un master en édition, a pris un virage radical cette année : elle suit une formation de dix mois pour décrocher le brevet professionnel agricole à l’Ecole Du Breuil, installée dans le bois de Vincennes, véritable sésame pour se lancer dans ce domaine. Au menu de la formation : l’apprentissage de techniques du maraîchage bio, mais aussi des cours de droit, de comptabilité, de gestion de projet, de biologie des sols… Le tout assorti d’activités pratiques dans le jardin potager de dix hectares que possède la structure. Bientôt, Elise Sanceaume compte s’installer en tant qu’agricultrice. « Idéalement, j’aimerais créer un lieu avec une activité agricole, ouvert au public. En attendant, je compte multiplier les expériences en arboriculture, savonnerie, conserverie, pour avoir une vision de ce que je veux faire », explique-t-elle.

Autant le dire tout de suite : les élèves de l’Ecole Du Breuil ne ressemblent pas au public traditionnel des brevets professionnels agricoles. L’établissement, le seul à proposer cette formation à Paris, accueille principalement des jeunes diplômés ou des cadres en reconversion. La promotion actuelle compte des anciens communicants, une responsable marketing, une journaliste, une costumière, une juriste… Des Parisiens qui ont quitté leur emploi parfois au bout d’une ou deux années d’exercice, parfois après quinze ou vingt ans de métier. Une aspiration associée, pour la plupart de ces citadins, à de fortes convictions écologistes et à une envie de vivre plus près de la nature.

« Repenser le modèle agricole francilien »

Sylvia Madec, 42 ans, qui travaillait dans le marketing pour le secteur du tourisme, explique son désir de reconversion par une sensation de « perte de sens » dans son métier, doublée d’une « écoanxiété » devenue difficile à gérer. « A un moment, c’était une évidence : je voulais travailler au contact du monde végétal, avoir une place qui me corresponde mieux dans la société », décrit-elle. La formation de l’Ecole Du Breuil, toute récente (elle n’est certifiée que depuis 2020), reçoit plus d’une centaine de candidatures pour ses deux sessions de vingt-cinq places. La plupart des élèves obtiennent des financements pour assumer les 7 800 euros de frais de scolarité, grâce à des dispositifs d’aide à la reconversion pour les demandeurs d’emploi, leur compte personnel de formation (CPF), ou encore les fonds alloués à la formation continue dans leurs entreprises.

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Written by Stephanie

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